Cochevis. Photo : Fabrice Croset

Semblable à sa cousine, et bien connue, l’Alouette des champs, le Cochevis huppé s’en distingue par un bec plus long et une huppe effilée qu’il déploie fièrement au sommet du crâne. Les vocalises sont le meilleur moyen de distinguer ces deux espèces.

À l’origine le cochevis nichait dans la steppe, qui a complétement disparue chez nous aujourd’hui. Et, une fois n’est pas coutume, s’il est encore présent dans la région, c’est en partie grâce aux activités humaines, et non vous ne rêvez pas ! L’extension des zones industrielles et commerciales l’a favorisé. Les toits en terrasse, les friches des terrains vagues, les terres envahies de « mauvaises herbes », un chantier en construction, un champ de manœuvres, un parking peu entretenu, un grand rond-point végétalisé, un talus de chemin de fer, des remblais quelconques, etc. sont autant de « biotopes » qui lui rappelle des morcellements de son habitat originel.

Le Cochevis huppé est une espèce en diminution en Europe. Dans l’Hexagone, après une période de diminution continue au cours du 20ème siècle, la population est considérée comme stable depuis le début des années 2000. Avec 15 000 – 30 000 couples, l’espèce reste l’un des passereaux les moins abondants de notre avifaune. La population la plus septentrionale située en Champagne Crayeuse est en forte diminution. Estimée à 600 couples au début des années 2000, la population n’était plus que de 200-300 couples en 2015 et il semble que le déclin se soit malheureusement poursuivi.

La LPO Champagne-Ardenne se lance dans un large recensement de cette espèce patrimoniale et fortement menacée sur les départements de la Marne et de l’Aube. Ce projet bénéficie d’un financement reçu dans le cadre du Zevent (https://www.lpo.fr/qui-sommes-nous/espace-presse/communiques/cp2022/zevent-2022-la-lpo-reconnaissante) et s’étalera sur les trois prochaines années. Vous aurez des nouvelles régulières de cette aventure et des actions entreprises pour la sauvegarde du Cochevis huppé, mais en attendant, ouvrez-l’œil et n’hésitez pas à transmettre toute observation via l’application Naturalist ou le portail Faune-Champagne-Ardenne pour faire avancer les connaissances.