Huit espèces de rapaces nocturnes vivent en Champagne-Ardenne. Parmi celles-ci certaines nichent auprès de l’Homme, que ce soit dans les arbres ou sur les bâtiments. L’Effraie des clochers est surement la plus attachée à la présence humaine. Elle a en effet besoin pour nicher de bâtiments ouverts comme les granges ou les vieilles maisons abandonnées.
Effraie des clochers Tyto alba :
D’une taille de 44 cm pour une envergure de 85 à 93 cm, l’effraie est un oiseau de taille moyenne. Son masque facial clair en forme de cœur est caractéristique. Certains individus sont quasiment blancs alors que d’autres sont très roux. Son nom vient du fait que son cri peu paraitre quelque peu inquiétant, se traduisant par un long chuintement grinçant. L’espèce se nourrit essentiellement de rongeurs (campagnols, musaraignes, mulots). A la marge, elle y ajoute quelques oiseaux, insectes, chauves-souris et amphibiens. Elle est donc très liée à l’évolution des populations de rongeurs, les années de fortes pullulations, l’Effraie des clochers produit de nombreux jeunes et réalise alors deux nichées au cours de la même année. Elle est bien répandue, de façon assez homogène à l’échelle de la Champagne-Ardenne. Elle se raréfie au sein des plaines agricoles trop intensément cultivées de Champagne crayeuse. L’Effraie des clochers connait un déclin lent mais continu et donc inquiétant.
Les principales menaces sont :
- Transformations de l’espace rural trop importants, l’espèce n’arrivant plus à s’adapter
- Augmentation du trafic routier
- Disparition des prairies naturelles et du bocage
- Labours précoces qui jouent sur les populations de rongeurs
- Evolution du bâti rural (fermeture, destruction, remplacement du bâti traditionnel par des hangars modernes peu accueillants, engrillagement des clochers d’églises…)
- Utilisation des pesticides et rodenticides (produits de destruction de rongeurs) qui entrainent l’accumulation de substances toxiques dans le corps des chouettes ou l’empoisonnement direct.
- Lignes électriques (collisions et électrocutions)
- Noyades dans les abreuvoirs et les récupérateurs d’eau
- Conduits de cheminées où les oiseaux se font piéger sans pouvoir remonter
- Rigueurs hivernales
Rappelons que comme l’ensemble des rapaces, l’Effraie des clochers est une espèce totalement protégée par la loi. Ainsi, sa destruction et son dérangement sont interdits par la loi.
Solutions pour aider l’Effraie des clochers à nicher :
- Pose de nichoirs spécifiques pour l’espèce. Plans sur https://nichoirs.net/page5-14.html Le nichoir est placé dans un bâtiment ou sur une façade à l’abri de la pluie et des vents dominants.
- L’espèce peut poser des soucis de cohabitation notamment quand elle s’installe dans les combles d’une maison d’habitation (bruits, odeurs). Des solutions existent ! N’hésitez pas à appeler l’équipe de la LPO Champagne-Ardenne au 03 26 72 54 47 qui étudiera votre cas, car chaque situation est particulière.
- Cas de travaux de rénovation énergétique et/ou réhabilitations de bâtiments anciens : privilégiez toujours la période hors reproduction (qui peut être courte selon les années, de novembre à janvier). Si les travaux entrainent la suppression inévitable d’un site de reproduction, il est alors nécessaire d’anticiper ses travaux et d’obtenir une dérogation de destruction d’espèces protégées auprès de la DREAL Grand Est (la LPO peut vous accompagner dans cette démarche). Il faudra alors compenser cette perte, en proposant de nouveaux sites de reproduction. L’adaptation des travaux ou la pose d’un nichoir est souvent la solution pour concilier travaux et Effraie des clochers. Dans ce cas également, ne pas hésiter à contacter notre équipe au 03 26 72 54 47.
Pour aller plus loin :
https://inpn.mnhn.fr/docs-web/docs/download/440860