Nos jardins peuvent abriter des espèces végétales sauvages (flore spontanée) et des animaux « résidents » ou de passage.
En fonction de leur aptitude à accueillir la biodiversité et à ne pas empêcher la circulation des animaux, ils peuvent contribuer au réseau des corridors écologiques.
Qu’est-ce que les corridors écologiques ?
Il s’agit d’un réseau de haies, de cours d’eau, de mares et de bandes enherbées qui permet à la faune sauvage de se déplacer afin de conquérir de nouveaux territoires et de partager leur patrimoine génétique avec des populations distantes de leur territoire d’origine.
Le brassage génétique est indispensable à la survie des espèces animales sauvages car il permet d’accroitre leur résistance aux maladies et leur adaptation aux aléas climatiques et environnementaux.
Les déplacements des animaux permettent aux végétaux de se déplacer. En effet, ils transportent et dispersent les graines de différentes manières : en les consommant, en faisant des réserves, mais également lorsque certaines s’accrochent à leurs poils.
Un réseau en danger
Nous le savons, les canaux, les routes, les voies ferrées qui nous permettent de voyager, entravent le déplacement de la faune. Mais de grandes étendues de cultures dépourvues de chemins enherbés, de haies et de bosquets empêchent également la circulation de nombreux animaux.
A l’échelle de nos jardins, les clôtures (murs, grillages), une simple bordure en béton ou une pelouse tondue trop rase peuvent devenir des obstacles infranchissables pour la faune sauvage.
Quelques exemples
La Mésange charbonnière, comme de nombreux oiseaux de nos jardins effectue de courts voyages en cas de pénurie alimentaire sur son territoire. Elle voyage par petites étapes, repérant avant tout déplacement l’arbre sur lequel elle pourra se poser en bout de course : le prochain perchoir ne doit pas être éloigné de plus de 500 mètres !
Le Triton alpestre fréquente les milieux boisés et humides. Pour se reproduire, il lui faut trouver un point d’eau stagnante, dépourvu de poissons et abritant une végétation aquatique dense où il pourra dissimuler ses œufs.
En général le domaine vital d’un triton se situe dans un rayon d’environ 150 mètres autour de sa mare natale, mais l’animal est capable d’effectuer des déplacements plus longs, jusque 700 mètres !
Le Lampyre, est un insecte du groupe des scarabées. Contrairement au mâle, qui est capable de se déplacer en volant, la femelle est dépourvue d’ailes (ce qui lui a valu ce sobriquet de ver luisant) : elle doit donc effectuer tous ses déplacements à pattes. Et comme madame ver luisant n’aime pas trop voyager, elle préfère émettre des signaux lumineux et attendre, plutôt que de courir après un mari. Ce qui fait qu’une femelle ver luisant ne parcourra que quelques mètres au cours de son existence (quelques dizaines tout au plus). La capacité du ver luisant à reconquérir des territoires perdus est donc très limitée !
Pour en savoir plus, téléchargez l'exposition "Nos jardins en continuité avec la nature" au format PDF.