Le lac d’Orient est le plus ancien et le plus grand des trois grands lacs aubois ; mis en service en 1966, il a une superficie de 2 300 ha. Chargé d’agir sur le débit de la Seine, il forme le « barrage - réservoir Seine ». Ce lac, dès sa création, s’est montré tout de suite très attractif pour les oiseaux. Il ne présente pas, pour les personnes qui le fréquentent (et en particulier les ornithologues), « l’effet digue » fourni par les 2 autres lacs aubois et le lac du Der, car la digue de Beaumont qui le ferme est complètement interdite au public (une petite exception quand même : le lieu-dit Larivour) ; il n’est donc qu’une succession d’anses, et, de ce fait, il est intéressant partout.
Pour simplifier sa visite, on retiendra donc 3 pôles :
A) La réserve ornithologique (observatoire et accès divers), située au nord-est ;
B) Le secteur autour de Géraudot (plage et surtout anse de la Bourgetterie) ;
C) Le port de Mesnil-Saint-Père..
La réserve ornithologique (A) :
La fin de l’été et le début de l’automne en font un lieu fantastique qui accueille plusieurs milliers de canards divers, le Fuligule milouin plus particulièrement ; c’est ici que l’on découvrira des Nettes rousses et les dernières Sarcelles d’été. A cette période, on y surprend souvent la Cigogne noire (en bonnes troupes fréquemment), mais il faut faire preuve de discrétion ; Aigrettes garzettes et Grandes Aigrettes se font admirer également ainsi que le Héron pourpré, et dès que le niveau de l’eau baisse, découvrant des vasières, les limicoles y sont aisément observables : Pluviers argentés, Bécasseaux variables, chevaliers de plusieurs espèces, Combattants variés. Un peu plus tard dans le temps s’installe ici un Faucon pèlerin qui sévira tout l’hiver. L’hiver et le début du printemps voient de belles troupes de Canards souchets et de Fuligules morillons et toujours un certain nombre de Garrots à œil d’or et de Harles bièvres, et il faut y rechercher souvent des Macreuses brunes.
Pour la belle saison, un couple de Goéland leucophée anime le lieu à partir du dernier radeau (à sternes) restant et en avril-mai, il est intéressant de suivre ici le passage des mouettes, sternes et guifettes diverses. L'observatoire et le petit chemin forestier qui y mène est très intéressant pour l'observation des pics et d'une belle diversité de petits passereaux.
De l’observatoire ont été faites en hiver de magnifiques observations de scènes de chasse de Pygargue à queue blanche, car ce seigneur des airs ne dédaigne pas le lac d’Orient et le fréquente de cet endroit jusqu’au port de Mesnil-Saint-Père (île de Chavaudon).
Le secteur de Géraudot (B) :
Ce secteur du lac est l’endroit unique et privilégié pour observer l’Oie des moissons ! Des Oies cendrées et des Oies rieuses y sont également vues fréquemment. On trouve dans ce secteur tous les canards observables sur nos lacs : Sarcelles d’hiver abondantes, quelques Sarcelles d’été au début du printemps, Canards colverts, souchets, chipeaux, pilets, siffleurs, Garrots à œil d’or, Fuligules milouins et morillons... sans compter Foulques macroules et Cygnes tuberculés. De belles troupes de Vanneaux huppés animent les rives et on trouve dans celles-ci, en hiver, des Pluviers dorés et des Bécasseaux variables ; quelques autres limicoles font des haltes à cet endroit et l’anse de la Bourgetterie (à l’entrée de Géraudot en venant de Lusigny-sur-Barse, prendre à droite dans le virage) plus particulièrement, montre en fin d’été des Bécassines des marais, un bon nombre de Gallinules poules-d’eau et de Grèbes castagneux, et le Héron pourpré apprécie cet endroit.
Le port de Mesnil-Saint-Père (C) :
C’est ici le domaine des laridés, puisque les Mouettes rieuses y ont leur dortoir hivernal (leur effectif dépasse parfois les 20 000 individus !). On recherchera parmi ces dernières, selon les moments de l’année, des Mouettes mélanocéphales, des Mouettes pygmées, des Goélands cendrés ... alors que d’autres goélands (leucophées surtout, argentés, bruns parfois) se tiennent à proximité. Ces mouettes nombreuses attirent d’autres oiseaux, le Faucon pèlerin chaque année en particulier. Le port lui-même et sa digue sont à explorer attentivement car ils cachent souvent quelques raretés.
Le vaste plan d’eau devant le port permet des observations d’hôtes particuliers, en hiver surtout ; c’est un des meilleurs endroits pour trouver des plongeons (arctiques, catmarins et imbrins selon les années), des Macreuses brunes ; parfois aussi, des Fuligules milouinans, des Harles piettes (le long de la digue de Beaumont), du Grèbe esclavon (le long de la jetée)... Des Courlis cendrés se rassemblent le soir en hiver dans le secteur du port, qui se montre, à l’automne, un excellent endroit pour observer le déferlement des vols de Grues cendrées en migration.
Voilà pour une visite rapide du lac d’Orient, mais, si vous avez le temps, ne manquez pas de visiter également toutes les anses de ce lac, pour y admirer des hôtes communs (Hérons cendrés, Grèbes huppés, Grands Cormorans, par exemple) ou moins communs (Balbuzard pêcheur près du parc à gibier, Grues cendrées avec des dortoirs sur ce lac, Grèbes à cou noir, Harles bièvres, Cygnes de Bewick et chanteurs parfois, Faucons hobereaux et Martins-pêcheurs d'Europe en fin d’été, etc.) ; le lac d’Orient est doté d’une grande richesse.