En automne, le niveau reste élevé le plus tard possible, en raison des sports nautiques.
Les premiers Cygnes de Bewick arrivent ainsi début octobre quand l'eau encore haute les oblige à rechercher leur nourriture sur les autres étangs de la région.
Au fil du mois, les effectifs se renforcent jusqu'à dépasser les 200 individus, ce qui fait de la Champagne Humide le site français majeur d'hivernage pour cette espèce originaire de Sibérie. Ils ne quitteront le lac Amance et ses riches vasières (A) (B) devenues accessibles qu'en mars.
On assiste également aux passages de Grues cendrées dont de grandes bandes utilisent les deux autres lacs proches comme dortoirs.
La baisse du niveau d'eau, qui s'est faite progressivement, attire d'autres oiseaux.
Les Grandes Aigrettes seront visibles en groupes au nord et au sud de la digue de la Queue d'Amance (D). Depuis l'observatoire (B), le spectacle est permanent : des Bécasseaux variables courent au milieu de centaines, voire milliers de Vanneaux huppés auxquels se mêlent Pluviers dorés et Courlis cendrés. Des nuées de Mouettes rieuses criardes survolent l'eau et piquent sur des bancs de poissons tandis que quelques Goélands leucophées dorment, la tête sous l'aile, sur des bouées.
Des centaines de Sarcelles d'hiver barbotent sur les rives en compagnie de Chevaliers arlequins, guignettes, culblancs ou de Combattants variés. Pratiquement toutes les espèces d'anatidés peuvent se voir en mélange sur les plans d'eau : Canards colverts et autres chipeaux, souchets, pilets. Tadorne de Belon, Ouette d'Égypte et parfois un Eider à duvet sont occasionnels. Quelques dizaines d'Oies cendrées – jusqu'à 150 quand même en février 2013 – s'aventurent sur les reposoirs mais les Canards siffleurs ne sont jamais nombreux faute du développement d'herbiers à agrostis.
Du côté des ''canards plongeurs'', milouins et morillons apprécient le calme de la Queue d'Amance (D) pour y dormir la journée en troupe de plusieurs centaines d'oiseaux. Parfois s'y mêlent quelques Nettes rousses.
Les Harles bièvres, en groupes mixtes, sillonnent ce plan d'eau à la recherche de petits poissons donnant à ses rives boisées des allures de lac nordique. On les repère également se reposant au départ du canal de jonction (B) grâce à la poitrine blanche teintée de saumon des mâles. Si les Harles piettes ne visitent le site que très rarement, le Garrot à œil d'or y est régulier.
Quelques Macreuses brunes entre Bouchot et Colombier (C) ou à l'Anse d'Arcot (D), un Grèbe jougris hivernant ou quelques milouinans restent rares mais dans le domaine du possible.
On peut encore citer le super prédateur qu'est le Pygargue à queue blanche, qui peut faire une apparition entre deux lacs, ou même faire de petits séjours selon son humeur, ou surprendre ''le'' Faucon pèlerin au Bouchot (C) sur son chêne préféré ou au cours d'une attaque.
Parmi les trois grands lacs de l'Aube, hôtes réguliers des 3 espèces de plongeon, - le bec blanc se cantonnant jusqu'ici au Der – le lac Amance était un peu le parent pauvre. Or ces dernières années, on a pu observer, parfois de très près, au Bouchot (3) ou depuis les digues nord (A) ou sud (D), un catmarin, 2 imbrins, vus parfois d'ailleurs en compagnie de 2 arctiques. Superbes scènes car ces oiseaux du grand Nord sont peu farouches en général.