Huit espèces de rapaces nocturnes vivent en Champagne-Ardenne. Parmi celles-ci certaines nichent auprès de l’Homme, que ce soit dans les arbres ou sur les bâtiments. La Chevêche d’Athéna niche souvent à proximité des villages ou même en plein cœur. Elle a besoin de 3 éléments principaux pour pouvoir s’installer : des cavités pour nicher, des perchoirs pour pouvoir chasser et des zones de végétation rase pour pouvoir chasser. D’installation plus récente, certaines chevêches vivent plus éloignées des humains, notamment dans les cabanes de vignes au cœur du vignoble champenois !

Chevêche d’Athéna Athena noctua :

D’une taille de 20 cm pour une envergure de 40 à 50 cm, la chevêche fait partie des petites chouettes. Le plumage des adultes est brun tacheté de blanc dessus, blanc strié de brun dessous. Ses yeux jaunes d’or sont surmontés de sourcils blancs caractéristiques. Les cris et chants sont variés chez cette espèce et ce sont souvent eux qui permettent de détecter sa présence. Bien qu’elle se tienne visible en plein journée, elle passe souvent inaperçue lorsqu’elle est silencieuse. La Chevêche d’Athéna chasse essentiellement au crépuscule et en début de nuit. Son régime alimentaire diffère de celui de la plupart des rapaces, il est ainsi principalement insectivore, en particulier à la belle saison. Les vers de terre constituent également une part importante de l’alimentation en automne et hiver. Elle complète avec des rongeurs et marginalement d’aliments végétaux. En Champagne-Ardenne, elle a connu un très fort déclin jusqu’au milieu du 20ème siècle. Même si elle est encore peu commune, son expansion depuis la période 2005-2010 lui permet de regagner des territoires perdus depuis des dizaines d’années. L’adoucissement des hivers champenois pourrait expliquer cette embellie, l’espèce étant très sensible aux hivers rigoureux qui plombent la survie hivernale de cette espèce qui ne migre pas.

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     répartition chevêche

 

 

 

 

 

 

 

 

 Les principales menaces sont :

  • Intensification agricole : arrachages des haies et des arbres creux, retournement des prairies, utilisation des massive des pesticides…
  • Transformations des zones rurales sous l’action de l’urbanisation : disparition des vieux vergers et autres habitats en bordure des villes et villages au profit de nouveaux lotissements, de zones commerciales…
  • Rénovation ou démolition du bâti ancien favorable à sa nidification
  • Diminution des populations d’insectes
  • Trafic routier qui entraine des collisions
  • Prédation par le Chat domestique et les chiens
  • Conduits de cheminées, conduites, tubes et tuyaux divers qui sont de véritables pièges, les oiseaux descendent dedans et ne peuvent plus remonter
  • Noyades dans les abreuvoirs et les récupérateurs d’eau
  • Campagnes d’empoisonnement des rongeurs qui peuvent aussi tuer leurs prédateurs
  • Rigueurs hivernales (neige au sol)

Rappelons que comme l’ensemble des rapaces, la Chevêche d’Athéna est une espèce totalement protégée par la loi. Ainsi, sa destruction et son dérangement sont interdits par la loi.

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Solutions pour aider la Chevêche d’Athéna à nicher :

  • Pose de nichoirs spécifiques pour l’espèce. Plans sur https://nichoirs.net/page5-14-2.html Le nichoir est placé sur une façade d’un bâtiment, à l’abri de la pluie et des vents dominants ou sur un arbre.
  • Cas de travaux de rénovation énergétique et/ou réhabilitations de bâtiments anciens : privilégiez toujours la période hors reproduction (soit entre août et début janvier). Si les travaux entrainent la suppression inévitable d’un site de reproduction, il est alors nécessaire d’anticiper ses travaux et d’obtenir une dérogation de destruction d’espèces protégées auprès de la DREAL Grand Est (la LPO peut vous accompagner dans cette démarche). Il faudra alors compenser cette perte, en proposant de nouveaux sites de reproduction. L’adaptation des travaux ou la pose d’un nichoir est souvent la solution pour concilier travaux et Chevêche d’Athéna. Dans ce cas également, ne pas hésiter à contacter notre équipe au 03 26 72 54 47.
  • Planter des arbres fruitiers. En vieillissant, ces arbres présenteront des cavités où pourront nicher les chevêches. Il faut d’ailleurs anticiper les plantations qui remplaceront dans des années, les arbres qui accueillent actuellement des couples.
  • Rendre son jardin et ses différents terrains favorables à la biodiversité (et notamment aux insectes) par la mise en place de secteurs non tondus où est pratiquée la fauche tardive, planter des haies, conserver les prairies…
  • Favoriser et conserver les saules têtards
  • Il arrive que des personnes se plaignent d’avoir une Chevêche d’Athéna qui chante la nuit dans leur jardin. Il s’agit d’une espèce sauvage, qui a toute sa place dans nos jardins. Quelle chance d’avoir un couple de cette belle espèce à domicile !

Pour aller plus loin :

https://inpn.mnhn.fr/docs/cahab/fiches/Cheveche-d_athena.pdf