prunellier

Le Prunellier ou Épine noire (Prunus spinosa) est très commun dans toute la France à basse altitude. Il peut vivre 50 ans.

 

 

C'est un arbrisseau de 1 à 4 mètres de haut. Il se distingue par ses rameaux brun-noir très épineux, arrondis et pubescents. Il drageonne très vigoureusement. Sa floraison blanche est précoce, dès le début avril avant la feuillaison. Les fleurs sont pollinisées par les insectes. Ses fruits sont des drupes globuleuses, les prunelles. Elles sont de couleur bleu-noir, de 10 à 15 mm de diamètre et pruineuses (couvertes d'une substance très finement pulvérulente, la pruine, que l'on enlève facilement par frottement). Elles sont mûres à l'automne.

 

Utilité pour la faune

Sa floraison précoce apporte aux insectes une source de nourriture importante à un moment de l'année où elle est encore rare. Ses fleurs sont butinées à la fois pour leur nectar et pour leur pollen, par des hyménoptères (comme les andrènes, qui sont des abeilles sauvages et solitaires), par des papillons ou des diptères. Elles sont également recherchées par les staphylins, qui sont des coléoptères de forme allongée et peu communs.

Son feuillage nourrit de nombreux insectes, notamment les chenilles de plus de 60 espèces de papillons ! Parmi les chenilles de papillons diurnes figurent : le Flambé, le Gazé (deux papillons en forte régression) ou le Thécla du prunier; parmi les papillons nocturnes: l’Écaille marbrée, l’Écaille fileuse, le Petit paon de nuit.

Ses fruits qui restent sur les branches une partie de l'hiver (ils ne sont consommables qu'après les premières gelées) constituent une nourriture appréciée des oiseaux, notamment par les merles et les grives, ainsi que de certains petits mammifères. Un très joli charançon vert cuivreux à pourpre, le Rhynchite du prunellier, passe son stade larvaire dans l'amande du noyau.
Ses épines acérées et son port touffu en font un buisson impénétrable pour les prédateurs comme les chats (voire les pies) ; et quantité d'oiseaux de taille moyenne (comme le Merle noir) ou petite, comme les fringilles (Verdier d'Europe, Chardonneret élégant, Linotte mélodieuse, ...) ou comme les Fauvettes à tête noire ou les Bruants jaunes y installent leur nid en toute quiétude.

Le prunellier peut être associé à l'aubépine pour former des haies vives, esthétiques, défensives et impénétrables. Pour le planter dans votre jardin, il vaut mieux tenter de le semer plutôt que de récupérer des drageons (rejets poussant à partir des racines) car le plant issu d'un drageon aura lui-même tendance à drageonner beaucoup.

Les noyaux seront récoltés sur des fruits mûrs. Le noyau du prunellier est sphérique, à la différence des noyaux des pruniers qui sont aplatis.

Ces noyaux seront étalés par couches dans un pot rempli de sable humide mais bien drainé. Le pot sera enterré contre un mur exposé au nord. Pendant cette « stratification », les noyaux seront protégés de tout excès d'humidité ou de sécheresse, mais pas du froid, qui est indispensable à la germination future. Dès février-mars, les noyaux pourront être semés en pleine terre, de préférence sur un site ensoleillé. Le prunellier s'accommode de tous les sols mais préfère le calcaire. Sa croissance est plutôt lente.

Le seul véritable inconvénient de cet arbuste est sa forte tendance au drageonnage. Il est donc indispensable, dans un jardin, de le planter en limite ou au milieu d'une zone, engazonnée, régulièrement tondue : ainsi, les drageons seront coupés au fur et à mesure de leur apparition.

Les prunelles sont comestibles à l'état blet et sont utilisées pour la préparation d'un alcool. Mais le mieux est de les laisser aux oiseaux.

Conclusion : Si votre jardin ne peut accueillir qu'un seul arbuste, choisissez celui-là, les oiseaux apprécieront !

Texte en partie extrait d'une fiche "refuge LPO"
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