Extremadura
La région Extremadura est située à l'ouest de l'Espagne, dans une zone limitrophe avec le Portugal ; elle forme une vaste extension de territoires principalement plats avec des montagnes douces traversées par les fleuves Tage et Guadiana, ainsi que par de nombreux affluents. Cet immense territoire qui occupe 41 634 km2, est faiblement peuplé ; sa densité de population étant inférieure à celle de l'Espagne (25 habitants au kilomètre carré), ce qui a permis la survie de nombreux habitats naturels peu perturbés par l'homme.
Les ressources naturelles de la région sont utilisées par un puissant secteur primaire, avec une grande importance donnée à l'agriculture et l'élevage, ainsi que le permet la présence d'une extension notable de dehesas (pâturages). Ces dehesas, façonnées par les chênes verts, ont la formation caractéristique de la forêt éclaircie qui combine la traditionnelle agriculture, l’élevage, la forêt et la pratique de la chasse.
Depuis des temps immémoriaux, la dehesa a été l'habitat utilisé par les grues dans leurs aires d'hivernage dans l'ouest de la péninsule ibérique, grâce au fruit du chêne appelé « gland » qui fournit une nourriture riche et nutritive aux grands voyageurs ailés. Les grues profitent également des champs de céréales irrigués ou non dans les différentes phases, comme l'ensemencement ou le chaume, et dans ce dernier cas, en particulier dans les cultures de riz et de maïs, à chaque fois avec plus d'intensité, avec ou sans les prairies boisées et une grande variété de différentes cultures : haricots, lupins, tomates, tournesol, arachide, colza, oliviers... La douceur du climat au cours de l'hiver et la relative tranquillité de ces espaces offrent un environnement adéquat pour leur séjour d'hiver.
La région compte 30 000 hectares de cultures de riz, qui sont utilisés par des grues pour le gagnage, ainsi que comme dortoirs, utilisant aussi les rives des nombreux lacs de barrage (embalses) existants, de champs dégagés et de rives d’étangs, en particulier de ceux qui offrent des conditions de calme et sont proches de leurs zones de gagnage.
La grue est présente sur 50 zones réparties dans toute la région, occupant environ 44 % de l'ensemble de son territoire, principalement dans la province de Badajoz et dans une moindre mesure dans la province de Cáceres. Ces aires d'hivernage sont très différentes en taille et population d'oiseaux, elles varient selon chaque moment de la période d'hivernage. La région appelée Zona Centro se distingue des autres, car elle rassemble entre 60-70 % du nombre total de grues qui passent l'hiver dans la communauté autonome d'Estrémadure et près de 50 % de la population de grues de toute l'Espagne.
Pendant la période d'hiver de 2014-2015, des recensements ont été effectués dans pratiquement toute la région, en décembre et en janvier, avec respectivement 121.341 et 132.903 grues comptées ; ces quantités font de la région la principale zone d'hivernage en Europe.
Il existe parallèlement dans la région une équipe de suivi des grues marquées qui fait un travail pionnier en Espagne, en effectuant le contrôle plus exhaustif de ces oiseaux depuis le début des années 1990, avec le suivi d'oiseaux de tous les pays marqués grâce à des combinaisons de couleurs.
Cette équipe de travail se trouve englobée depuis quelques années dans le groupe « GRUS-Extremadura », dont les membres sont les suivants :
Manolo Gómez, José A. Román, Fernando Yuste, Luis Salguero, J. A. Sánchez, Martín Kelsey, Paloma Iglesias, Anabel Moreno, Borja Maldonado, Chema Traverso, Manolo Calderón, Emilio Peña, Goyo Navarro, José C. López, Alfredo Mirat, José M. Hernández y Ehrhardt Hohl
Information : Manuel Gómez Calzado
La Sotonera
Description
Le grand réservoir de la Sotonera à l'ouest de Huesca a été mis en service en 1963.
Au moment de la migration printanière, grâce à sa position stratégique, il est utilisé comme dernier arrêt pour les grues avant de traverser les Pyrénées entre la mi-février et mi-mars.
Le nombre de grues peut être très important en cas de mauvais temps, quand les vents violents ou de fortes précipitations empêchent les oiseaux de traverser les montagnes. Dans ces conditions, 40 000 ou même 80 000 oiseaux ont été recensées.
Les moments plus spectaculaires pour l'observation des grues sont le matin, quand la météo est calme. De grands groupes partent alors pour traverser les Pyrénées, disparaissant derrière les sierras près de Riglos.
Au cours de l'hiver (novembre-février), 1 000 à 2 000 grues hivernent sur le site et se nourrissent dans les environs.
En Montmesa le village juste au nord du réservoir se trouve un petit centre d'information.
Pour observer les grues dans les meilleurs endroits, prendre la route à l'ouest de Montmesa.
Après 300 mètres, vous traversez un petit pont et la voie e divise en trois :
À gauche (point 1 de la carte) se trouve l'Observatoire (600 m, bon pour les photographes),
A droite la route mène à La Mezquita (point 5), où les plus grands nombres sont visibles lors des départs.
Tout droit on peut aller jusqu'à quelques vieux bâtiments de ferme nommées « Corral de Antonié ». Pour le Corral de Antonié, tourner à gauche (point 3) sur la prochaine jonction et gauche après 200 m. Cet endroit vous donne une bonne vue sur un réservoir plus ancien appelé Alberca de Alboré, qui est maintenant inclus dans le réservoir de la Sotonera et traditionnellement le plus important lieu de repos de grues. Lorsque ce réservoir Alberca de Alboré est en eau, les grues se rassemblent sur l'île proche de Montmesa.
Gestion
Le site est protégé comme un Important Bird Area (IBA), l'organisation responsable est le gouvernement d'Aragon, mais il n'existe aucun plan de gestion.
Les agriculteurs reçoivent des subventions européennes pour les dégâts commis par les grues dans les cultures..
Depuis 1980 des comptages réguliers sont effectués Bird de Huesca appelé Grupo ornithologique Oscense (GOO) et publiés sur leur site Web www.avesdehuesca.com.
Informations : Grupo Ornitológico Oscence
La lagune de Gallocanta
Présentation
La lagune de Gallocanta est un lac intérieur très salé, peu profond, d’une superficie de 1.400 Ha. Elle est située à une altitude de 990 mètres, au cœur de la chaîne ibérique entre les provinces de Saragosse et Teruel (communauté d'Aragon) dans le nord-ouest de la péninsule Ibérique.
Les eaux souterraines ont une grande influence sur le niveau de la lagune.
La lagune de Gallocanta est la plus grande lagune saumâtre intérieure d'Europe avec 7 kilomètres de long et 2,5 km de large dans sa partie centrale. Le climat de la région est méditerranéen continental, avec des températures de -21 ° C en hiver et 30 ° C en été. La pluie est rare et irrégulière (450 mm par an), mais avec des chutes de neige durant les mois d'hiver et des tempêtes dans les mois d'été.
Le lagon est entouré par une végétation halophile. Dans certains autres endroits plus localisés, la végétation est plus élevée (carex et de roseaux). Le paysage environnant est ouvert, avec de nombreux champs de maïs et aussi quelques champs de tournesol. Il s’agit de cultures intensives. La production de maïs a commencé il y a quelques années, culture rendue possible grâce à l'irrigation.
La sécheresse a été très marquée ces dernières années. Les inondations sont en baisse, surtout en automne et en hiver, et la sécheresse est très forte en été. Les inondations les plus importantes se sont produites dans les années 70, période où nous avons compté le plus grand nombre d'oiseaux d'eau.
La période 1989/1992 a été la dernière période d'inondation importante dans la lagune. 260 espèces d'oiseaux ont été observées dans ce biotope varié, dont 126 espèces nicheuses.
Intérêt pour les oiseaux
La lagune a un grand intérêt ornithologique pour les espèces migratrices, surtout en hiver pour les Grues cendrées (Grus grus). La lagune est en effet un endroit stratégique situé le long de la voie de migration, entre les Pyrénées et les zones d’hivernage de la grue en Espagne. Les périodes de migration coïncident avec le cycle de production du maïs: le semis en automne et à la fin de l'hiver.
Les grues sont présentes en grand nombre durant tout l'hiver (environ 25.000 individus hivernent sur la lagune), avec des pointes occasionnelles (jusqu’à 130.000 individus) au moment de la migration pré-nuptiale.
D’autres oiseaux migrateurs comme les cigognes et des Flamants roses utilisent la lagune pour se reposer.
Les zones qui entourent la lagune sont également attractives pour les grues qui viennent s’y nourrir avec des conséquences directes sur l'activité agricole locale (dégâts).
Les anatidés sont très abondants à Gallocanta, en particulier les années humides. Le nombre d'oiseaux aquatiques peut dépasser 200.000 individus, sans compter les oiseaux nicheurs séjournant au printemps et en été.
Pendant l'hiver, la lagune accueille les oiseaux des latitudes septentrionales augmentant le nombre et la diversité des espèces.
L'importance de la lagune pour les oiseaux d'eau dépend de son niveau d'inondation: l'hiver est une saison très importante pour les populations de Fuligules milouins (Aythya ferina) avec un maximum de 80 000 individus, de Nettes rousses (Netta rufina) avec 35000 oiseaux et de Foulques macroules (Fulica atra) avec 40 000 individus.
Sur les rives et surtout dans les endroits où l'eau douce entre dans le lac, parmi les joncs et les roseaux, nous pouvons trouver des oiseaux insectivores comme les fauvettes. Même si elles sont pratiquement absentes pendant l'été certaines d'entre elles se reproduisent ici.
C’est lors de la migration post-nuptiale, à la fin de l'été que les chiffres gonflent, et qu’il est possible d'observer le Phragmite aquatique (Acrocephalus paludicola).
Dans les champs de céréales, il est facile d’observer alouettes et fringilles qui forment de grands groupes en automne et l'hiver, ainsi que d'autres oiseaux de steppe: Grande outarde (Otis tarda), l'Outarde canepetière (Tetrax tetrax), le Ganga unibande (Pterocles orientalis) et l'Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus) qui se regroupent souvent en petit nombre à la fin de l'été et le début de l'automne pour se rendre plus au sud où ils hivernent.
Pas plus haut que 40 cm un oiseau discret, rare dans le reste du monde, est ici bien représenté : le Sirli de Dupont (Chersophilus duponti). S'il est très difficile de voir, même pendant la saison de reproduction, il est vraiment facile d'entendre son chant.
Les oiseaux de proie qui habitent ce territoire sont caractéristiques des zones ouvertes avec la présence de quelques espèces forestières. Suite à une augmentation importante de la population de Campagnol des champs (Microtus arvalis), 2014 a été une année remarquable pour l’observation de ces prédateurs dans le région, à la fois pour le nombre d’individus observés (triplement de celle d’une année normale) et pour le nombre d’espèces dont certaines très rares dans la région comme le Hibou des marais (Asio flammeus), l’Elanion blanc (Elanus caeruleus) et l'Aigle de Bonelli (Hieraaetus fasciatus).
Dans les tas de pierres et les vieilles constructions, nous pouvons trouver la Chevêche d’Athéna (Athene noctua) qui se fait de plus en plus rare.
La lagune de Gallocanta est répertoriée comme ZEPA, elle est également reconnue comme zone humide d'importance internationale (zone RAMSAR).
La chasse est interdite dans le lagon, sauf en Août et Septembre pour la Caille des blés (Coturnix coturnix).
L’Association des Amis de Gallocanta
L’Association des Amis de Gallocanta (AAG) est une association naturaliste créée par un groupe de bénévoles en 2002.
Ses principaux objectifs sont la conservation du patrimoine naturel, culturel et de l'environnement de la lagune de Gallocanta et de son bassin, la propagation des valeurs économiques, culturelles et environnementales et respect de la nature. AAG essai d’apporter son aide aux initiatives locales en particulier dans les zones rurales.
Depuis sa création, l'AAG a promu et réalisé de nombreuses activités qui ont permis de faire évoluer de façon positive la situation.
De même, elle a participé à plusieurs Congrès européen sur la Grue cendrée (Suède, Hongrie, Allemagne, Russie), et a participé avec les associations suédoises et allemandes au baguage dans leurs pays
AAG a également organisé le VIIIe Congrès européen sur la Grue cendrée en 2014.
AAG participe également au suivi des grues baguées depuis 1999..
Informations: Association des Amis de Gallocanta
Observateurs réguliers:
Antonio Torrijo:
José Miguel Pueyo:
Arjuzanx
La Réserve d’Arjuzanx, une escale, un site de prédilection
Ancienne mine d’extraction de lignite exploitée par EDF, le site d’Arjuzanx, à l’issue de sa réhabilitation, est devenu un espace naturel d’importance européenne.
Dès 1983, les premières grues cendrées ont reconquis cet espace, devenu depuis Réserve Nationale, et, chaque hiver, plusieurs dizaines de milliers l’utilisent en halte migratoire alors que 25 à 30 000 grues trouvent refuge, de mi-octobre à mi-mars, dans ce qui est devenu un des sites majeurs européens d’hivernage de la Grue cendrée.
L’attractivité de ce territoire est également liée à la présence à proximité de vastes zones agricoles (champs de maïs) qui fournissent aux grues la ressource alimentaire nécessaire à leur présence pendant tout l’hiver.
La région autour d’Arjuzanx est marquée par leurs déplacements quotidien. Dès l’aube, elles quittent leurs dortoirs pour rejoindre les zones de gagnage et, en fin de journée, elles retrouvent la quiétude des dortoirs d’Arjuzanx qu’elles regagnent jusqu’à la tombée de la nuit.
Flavignac
Le Limousin est composé de trois départements : la Haute-Vienne (capitale régionale : Limoges, célèbre pour les arts du feu et la porcelaine), la Creuse (Guéret) et la Corrèze (Tulle).
Des contrastes géographiques
La région est composée d'un dégradé de plaines, plateaux et montagnes en partant de l'ouest vers l'est, avec un bassin au sud :
- la montagne à l'est avec un point culminant à 976 m : le Mont Bessou en Corrèze,
- les plateaux de 300 à 700 m d'altitude disposés en gradins autour de la montagne limousine,
- le bassin de Brive, riche terroir et porte s'ouvrant vers le midi.
Le royaume des arbres et de l'eau :
L'eau est omniprésente en Limousin avec :
- deux grands bassins hydrographiques : le bassin de la Loire au nord et le bassin de la Garonne au sud,
- trois grands lacs artificiels : le Lac de Val (nord-est de la Corrèze), le lac de Vassivière (Haute- Vienne et Creuse) et le lac de St Pardoux (Haute-Vienne),
- de nombreux étangs sur lesquels les grues font parfois des haltes pour se reposer lors de la migration (parfois quelques immatures restent un peu plus longtemps, notamment au printemps).
La forêt couvre un tiers du territoire. Les feuillus (hêtres, chênes et châtaigniers) représentent deux tiers de la surface boisée tandis que les résineux se situent plutôt sur les zones de montagne.
Un climat principalement océanique :
Le climat est modulé en fonction des altitudes :
- sur la montagne limousine : climat plus continental,
- sur les plateaux : climat de transition à forte prédominance océanique,
- sur le bassin de Brive : climat plutôt aquitain.
L'agriculture :
La région est célèbre pour l'élevage (vaches limousines, moutons, ...).
Les parcs naturels régionaux et les réserves naturelles nationales :
Grâce à un territoire aux richesses naturelles, culturelles et humaines remarquables, le Limousin possède deux parcs naturels régionaux :
- le parc naturel régional Millevaches,
- le parc naturel régional Périgord Limousin dans lequel se situe le site de Flavignac (Long : 01°03'18''E - Lat : 45°43'53''N),
ainsi que deux réserves naturelles nationales :
- la Tourbière des Dauges (Long : 01°25'17''E - Lat : 46°00'42''N),
- l'Etang des Landes (Long : 02°19'29''E - Lat : 46°10'49''N) situé à Lussat en Creuse. Le plus grand étang du Limousin (100ha) possède une richesse ornithologique exceptionnelle. De nombreuses grues y font des pauses avant de reprendre leur migration.
La Grue cendrée :
Cet oiseau emblématique suscite bien des passions. Le limousin est entièrement balayé par le couloir de migration ouest de la grue cendrée, avec une fréquence des vols plus importante sur la Haute-Vienne et la Creuse. On peut estimer que la majorité des grues hivernant en Espagne et dans le sud de la France (140000 à 200000 grues) passe par notre région.
Flavignac :
Le site de Flavignac est situé dans l'axe de ce couloir migratoire à 25 km au sud-ouest de Limoges. Depuis une vingtaine d'années, de nombreux ornithologues y font de nombreuses observations. L'un des premiers a été Patrick Labidoire. Depuis une dizaine d'années, le site est animé par un ornithologue de la commune : Patrick Précigout.
Le site est une véritable tour de guet pour ce couloir emprunté par de nombreux oiseaux, avec deux principaux lieux d'observation situés à 350 m d'altitude environ :
- pour la migration postnuptiale : lieu-dit Cessaguet bien dégagé en direction du nord-est d'où l'on aperçoit la ville de Limoges,
- pour la migration prénuptiale : lieu-dit Eynanças .
Une présence permanente est assurée en période de migration, notamment par Patrick Précigout et Jean-Louis Vareille qui assurent un comptage précis de tous les oiseaux et en particulier des grues cendrées.
Le site de Flavignac est intégré au réseau mission migration (www.migraction.net).
Information: Alain et Sylvie GENDEAU
(Reseau Grues France)
Hortobagy
La grue cendrée a niché en Hongrie jusqu'à la fin du 19ème siècle, ce qui correspond au commencement des programmes de recalibrage des grands cours d'eau et d'assèchement des marais. Néanmoins la Hongrie reste un des plus importants sites de stationnement de la grue cendrée en Europe.
Jusqu'à la fin des années 70, le Lac de Kardoskut dans le sud du pays était le principal site de stationnement pour les grues durant les migrations automnales et printanières. A partir du début des années 80, ce sont les étangs artificiels de la région d'Hortobagy qui commencèrent à jouer ce rôle. Plusieurs explications peuvent être données:
- l'assèchement du lac Kardoskut suite à une longue période de sécheresse,
- une chasse intensive sur ce site,
- une chasse en revanche réduite à l'intérieur du Parc d'Hortobagy,
- par ailleurs la vidange des grands étangs de pêche (méthode de pêche traditionnelle) a coïncidé avec les pics de migration des grues. Ainsi, le nombre de grues en stationnement lors des pics migratoires est passé de 3 000 en 1983 à 65 000 en 1993,
Le nombre de grues observées dans le Parc National d'Hortobagy augmente régulièrement. Il est passé de 3 000 en 1983 à 65 000 en 1993, pour atteindre 120 000 en 2015. Les autres sites de repos, de 3 à 15 en fonction du volume des précipitations et du remplissage des marais, accueillent 2 000 à 70 000 grues de la mi-septembre à fin novembre, le pic étant atteint fin octobre.
Il est important de noter le nombre croissant de grues qui estivent dans le Parc d'Hortobagy : de 100 individus au début des années 80, elles sont à présent près de 600 chaque été. On note également quelques cas d'hivernage lors des hivers doux.
Reconnaissant l'importance d'Hortobagy quant à la sauvegarde et à la protection des grues cendrées, le conseil d'administration du Parc National a mis en place un programme de protection:
- interdiction de la chasse sur et à proximité des sites de stationnement,
- un accès au public limité sur ces zones,
- la sauvegarde des sites de stationnement des grues est une préoccupation majeure dans la conservation des zones humides à l'intérieur du parc national,
- du maïs est semé sur des zones arables où le dérangement est moindre afin d'y attirer des grues.
- la sensibilisation du public est un point important du programme.
Informations : Zsolt Végvári (Hortobágy National Park)
Hesse (région de Marbourg)
Dans cette région de Hesse, la migration des Grues cendrées est suivie depuis 1987.
En automne et au printemps, 20 à 25 personnes comptent quotidiennement les grues en migration. Martin Kraft informe alors chaque soir les spécialistes de la migration à travers la liste grus-grus.
Ces comptages sont très importants pour le suivi en Europe et particulièrement en l'automne pour la France . Les passages observés sur la Hesse permettent de prévoir les arrivées de Grues cendrées dans le nord est de la France (Lorraine et Champagne-Ardenne).
Les comptages sont effectués sur différents points hauts de la région de Marbourg, sur une ligne centrée sur Marbourg qui s’étend d’Alsfeld (40 km à l’est de Marbourg) à Herborn.(30 km au sud-ouest de Marbourg).
Les points de comptages autour Marbourg sont situés à une altitude de 300 à 400 mètres ce qui permet une bonne visibilité. Les plus importants sont le toit du Département de biologie de la montagne Marburg Lahn (environ 400 m au dessus du niveau de la mer), le Marburger Hasenkopf à l’ouest de Marbourg (environ 340 m au dessus du niveau de la mer) et le Altenberg au Odenhausen dans la vallée de la Lahn à environ 17 km au sud de Marburg (300 m au dessus du niveau de la mer).
Informations : Martin Kraft.
Le lac du Der-Chantecoq
Le lac du Der-Chantecoq : un régulateur
Le Lac du Der-Chantecoq est un très vaste lac réservoir de 4800 ha.
En dérivation des rivières Blaise et Marne, il joue un rôle de régulation des crues hivernales et printanières pour préserver la région parisienne d'éventuels dégâts importants. A l'inverse, en période d'étiage, le lac alimente la rivière Marne, affluent de la Seine, ce qui permet la navigation et l'alimentation en eau de cette même région.
Intérêt pour les oiseaux
De par son emplacement sur un axe migratoire privilégié, reliant les zones de reproduction du nord de l'Europe et les zones d'hivernage de France, d'Espagne et d'Afrique, le lac du Der a, dès sa mise en eau en 1974, attiré de très nombreuses espèces d'oiseaux.
Son régime hydraulique particulier, alternant phase de remplissage entre décembre et juin et phase de vidange entre juillet et novembre, modifie fortement le paysage entre les saisons. Le retrait de l'eau fait apparaître de vastes vasières attirant limicoles, laridés, canards, oies mais aussi l'emblématique Grue cendrée qui donne désormais une renommée ornithologique internationale au site.
Le lac du Der et les Grues cendrées
Le Lac du Der est très attractif pour la Grue cendrée. Il lui offre en effet :
- un espace immense où cette espèce craintive peut surveiller les lieux,
- la présence d'ilots, où les grues se rassemblent par milliers chaque soir entre octobre et mars pour passer la nuit, à l'abri d'éventuels prédateurs,
- des zones d'alimentation tout autour du site : prairies, pâtures, chênes pour les glands et cultures (maïs en particulier),
- une quiétude importante (les dérangements au sein du lac sont peu nombreux lors de la période de présence des grues).
Le Lac du Der est le principal site de stationnement d'Europe. Chaque année, entre 200 000 et 350 000 grues y transitent. Le dernier record date du 11 novembre 2014 où 206 000 grues ont été comptabilisées au lever des dortoirs ! En hiver, ce sont désormais entre 20 000 et 30 000 grues qui sont dénombrées.
Site d'exception, le Lac du Der fait l'objet de toutes les attentions. Sa préservation est fondamentale pour de nombreuses espèces d'oiseaux à l'échelle européenne.
Historique des comptages
Les Grues cendrées étant particulièrement suivies au lac du Der, les comptages ne manquent pas :
- Synthèse des comptages (nombre maximum de grues par décade);
- Historique de tous les comptages grues sur les principaux sites européens (la page s'ouvre sur les comptages au lac du Der. Utiliser les onglets en bas de page pour afficher un autre site)
La Ferme aux Grues
Rhin-Havelluch
Le Rhin-und Havelluch (avec les plus fortes concentrations près de Linum et Nauen) est un des plus importants site de rassemblement des grues en Allemagne. La région est principalement utilisée par les grues d'origine est-européenne (Pologne, États baltes et Finlande).
Informations: Heidrun Beckmann, Landesamt für Umwelt - Naturschutzstation Rhinluch,