La nature en deuil : Le Busard Saint-Martin (photo par Callais)
Causes du déclin :
- L’intensification de l’agriculture, les moissons de plus en plus précoces, qui détruisent les nichées.
- Le broyage des bords de chemins et des champs détruit l’habitat refuge des micromammifères, proies principales du busard, qui de ce fait, l’en prive.
- la mise en culture toujours croissante des zones herbagères au profit des cultures intensives, le prive également de ses zones de chasses, qui étaient très riches en petits rongeurs.
- Les risques de collisions avec les éoliennes (très florissantes ces dernières années), surtout lors des parades nuptiales, sont importants.
La situation est grave, pourtant la France vient de franchir un nouveau cap en adoptant, à marche forcée, des reculs environnementaux sans précédent lors du vote de la loi d’orientation agricole le 20 février dernier. En dépénalisant des atteintes graves telles que la destruction d’espèces protégées ou l’arasement des haies champêtres, et en assouplissant les règlementations sur les pesticides, ce texte enfonce un clou supplémentaire dans le cercueil de la biodiversité.
Il s’agit d’une rupture inédite qui met brutalement fin à un demi-siècle de progrès continus en matière de règlementations environnementales dans notre pays. Depuis la première loi sur la protection de la nature en 1976, jamais le droit n’avait ainsi fait marche arrière.
Heureusement des agriculteurs ont conscience de l’importance de la biodiversité et nous travaillons souvent en partenariat avec eux en Champagne-Ardenne ! Que ce soient pour les fauches tardives, les mesures agroenvironnementales, la préservation et la plantation de haies et de vergers, le maintien des prairies, la réduction des pesticides, l’agriculture biologique… c’est vers ce monde agricole qu’il faut aller pour allier production alimentaire et biodiversité !
« La protection de l’environnement doit cesser d’être le bouc émissaire d’un système de production agricole obnubilé par la croissance et le profit, qui asservit les paysans, trompe les citoyens et assassine les écosystèmes. L’Europe a perdu près de 800 millions d’oiseaux en moins de 40 ans. Ne laissons pas nos campagnes s’estomper, se figer comme des cimetières. Chacun, à son échelle, a le pouvoir d’agir. Aujourd’hui nous portons le deuil mais nous conservons notre énergie, notre détermination à effacer le mépris, l’indifférence et l’ignorance. La nature doit nous rassembler. Vive les printemps qui chantent ! » Allain Bougrain Dubourg, Président de la LPO France.