Perdrix grise

La nature en deuil : La Perdrix grise (photo Julia D'Orchymont)

Causes du déclin :

- L’agriculture intensive, engendrant la disparition des zones refuges contre les prédateurs naturels mais aussi pour sa nidification et son alimentation.

- La précocité des travaux agricoles, le broyage des jachères, des bords de chemins et de champs, détruisent les pontes et les oiseaux couveurs mais aussi les zones d’alimentation.

- Les lâchers de perdrix d’élevage pour la chasse (entre 1,35 et 2,16 millions par an. Sources ONCFS 2000) dont l’origine est incertaine et qui de ce fait polluent génétiquement notre perdrix sauvage, par l’hybridation des oiseaux d’élevages et sauvages, fragilisant ainsi l’espèce, devenant plus sensibles aux maladies.

 

La situation est grave, pourtant la France vient de franchir un nouveau cap en adoptant, à marche forcée, des reculs environnementaux sans précédent lors du vote de la loi d’orientation agricole le 20 février dernier. En dépénalisant des atteintes graves telles que la destruction d’espèces protégées ou l’arasement des haies champêtres, et en assouplissant les règlementations sur les pesticides, ce texte enfonce un clou supplémentaire dans le cercueil de la biodiversité.

Il s’agit d’une rupture inédite qui met brutalement fin à un demi-siècle de progrès continus en matière de règlementations environnementales dans notre pays. Depuis la première loi sur la protection de la nature en 1976, jamais le droit n’avait ainsi fait marche arrière.

Heureusement des agriculteurs ont conscience de l’importance de la biodiversité et nous travaillons souvent en partenariat avec eux en Champagne-Ardenne ! Que ce soient pour les fauches tardives, les mesures agroenvironnementales, la préservation et la plantation de haies et de vergers, le maintien des prairies, la réduction des pesticides, l’agriculture biologique… c’est vers ce monde agricole qu’il faut aller pour allier production alimentaire et biodiversité !

« La protection de l’environnement doit cesser d’être le bouc émissaire d’un système de production agricole obnubilé par la croissance et le profit, qui asservit les paysans, trompe les citoyens et assassine les écosystèmes. L’Europe a perdu près de 800 millions d’oiseaux en moins de 40 ans. Ne laissons pas nos campagnes s’estomper, se figer comme des cimetières. Chacun, à son échelle, a le pouvoir d’agir. Aujourd’hui nous portons le deuil mais nous conservons notre énergie, notre détermination à effacer le mépris, l’indifférence et l’ignorance. La nature doit nous rassembler. Vive les printemps qui chantent ! » Allain Bougrain Dubourg, Président de la LPO France.