
L'équipe salariée de la LPO Champagne-Ardenne ainsi qu'une partie de son conseil d'administration étaient rassemblées à Der Nature pour un événement inhabituel : le départ en retraite d'un de ses salariés, en l'occurrence Bernard Théveny.
Bernard, nous avait pourtant prévenus : « Pour ma retraite, ne faites rien de spécial ». Alors promis, on n’a rien fait… ou presque. Disons simplement qu’on ne pouvait pas le laisser filer en douce après toutes ces années à arpenter la nature, les jumelles autour du cou et l’angoisse au bout des doigts.
Bernard aura passé une belle partie de sa vie professionnelle à la LPO Champagne-Ardenne, après avoir manipulé des meubles plutôt que des oiseaux. Autant dire qu’entre un tiroir et un milan, il a vite choisi son camp. Depuis son premier contrat de juillet 2009 — sans compter les missions ponctuelles d’avant — il fait presque partie du mobilier… mais du mobilier précieux !
Arrivé comme assistant technique en ornithologie, il a gravi les échelons jusqu’à devenir chargé d’études. Et là, on peut dire qu'il a marqué son territoire : ses suivis de migration sur LA voie migratoire principale (rien que ça !) en Haute-Marne l’ont rendu célèbre dans tout le petit monde naturaliste. Combien de fois il nous a resservi son record de milans observés en une seule journée ? On ne les compte plus… mais on connaît la conclusion par cœur !
On se souvient aussi de ses petits moments d’angoisse : le détail qui cloche, la donnée qui n’est pas parfaite… Et surtout ce jour légendaire où, tellement concentré sur les cavités à pics, il a fini par tourner en rond autour des arbres comme une toupie. Rassurez-vous : au bout du compte, il a toujours fini par trouver ce qu'il cherchait.
Disponible, un poil bougon mais ô combien attachant, il a su mettre l’ambiance dans l’équipe et parmi les bénévoles. Ses citations cultes en ont fait rire plus d’un (et parfois malgré nous). On aurait dû les consigner dans un petit manuel : « Le Bernard illustré ».
Passionné devant l’éternel, il a formé des générations de jeunes naturalistes, avec des discussions qui n’en finissaient plus — et ça, c’est un vrai héritage.
Alors merci Bernard, pour les fous rires, pour ta passion, et pour cette belle tranche de vie partagée. Et surtout : ne crois pas qu’on va te laisser disparaître. On t’attend de pied ferme en tant que bénévole… avec café chaud, oiseaux migrateurs et nouvelles anecdotes à la clé !