Si le lac du Der est associé, pour beaucoup de personnes, à la Grue cendrée, il est également le principal site d’hivernage en France d’un certain nombre d’autres espèces dont l’Oie rieuse (Anser albifrons).
Un peu plus petite que l’Oie cendrée, elle s’en distingue notamment, chez les oiseaux adultes, par son front blanc, sa teinte globalement plus foncée et son ventre barré de noir.
Se reproduisant dans les régions arctiques de Russie, l’Oie rieuse dispose de peu de temps pour nicher. Les 5 ou 6 œufs, pondus début juin, sont couvés pendant 22 à 28 jours et les jeunes peuvent se déplacer et nager dès le 2ème jour. Ils sont capables de voler 6 semaines après l’éclosion. Chez les espèces dont les poussins sont autonomes très rapidement, les œufs sont plus gros, proportionnellement, que chez les oiseaux dont les petits sont élevés au nid. Pour l’Oie rieuse, le poids total des oeufs pondus par la femelle représente près d’un tiers de son poids ce qui exclut la possibilité d’une ponte de remplacement au cas où la première serait détruite, la dépense d’énergie étant trop importante.
Des arrivées très échelonnées
L’Oie rieuse hiverne dans notre région depuis la création des grands lacs et le Der accueille environ 90% des effectifs régionaux et plus de la moitié des hivernants français soit environ 300 individus. Si les premières arrivées sont de plus en plus précoces, dès début octobre, elles se poursuivent jusqu’en février. Strictement végétarienne, l’Oie rieuse se mêle parfois à l’Oie cendrée pour pâturer mais s’observe le plus souvent en petites troupes monospécifiques sur les prairies du lac du Der puis, lorsque le niveau du lac monte et que la menace de la chasse a disparu, sur les herbages à proximité. Les derniers oiseaux quittent notre région fin mars pour rejoindre leurs sites de reproduction nordiques.
Gérard Rolin