Avec son dos ardoise et son ventre jaune, la Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea) est un mélange de Bergeronnette grise et printanière avec qui on peut la confondre.
La bavette noire du mâle est très visible et c’est la seule bergeronnette à posséder des pattes claires. Le hochement de la longue queue est une caractéristique familiale. Intimement liée aux eaux vives, elle se rencontre le long des cours d’eau et chevelus ombragés de notre région.
Liée aux eaux courantes
Comme le Cincle plongeur elle affectionne les activités humaines : moulins, lavoirs, centrales hydroélectriques, activités kayakistes, seuils, chutes d’eau artificielles qui favorisent son installation. Elle trouve alors de nombreuses pierres affleurantes où elle peut chasser les insectes dont elle se nourrit. Elle peut s’installer en pleine ville comme à Troyes, Saint Dizier ou Joinville par exemple. Le nid est souvent construit dans une cavité sur la rive, sous un pont ou encore dans un bâtiment situé sur la rive.
Une espèce précoce
Les premiers chants se font entendre en plein hiver et des jeunes peuvent être observés dès la fin du mois d’avril. Les secondes nichées « estivales » s’étalent jusqu’en août. « Nos » Bergeronnettes des ruisseaux sont réputées sédentaires mais des migrateurs nordiques viennent renforcer les populations. Les périodes de grand froid et de fort gel font déplacer les individus qui se rassemblent alors, parfois en petit groupe, sur des milieux aquatiques préservés du gel comme les grandes rivières. Le réseau hydrographique de Champagne-Ardenne est dense et propose de nombreux habitats à la Bergeronnette des ruisseaux. Elle n’est pas jugée en danger mais les tendances sont inconnues et une étude ciblée est nécessaire pour en savoir plus sur ce magnifique passereau spécialisé et peu étudié.
Christophe Hervé