Elle est moins connue que la Cigogne blanche mais la Cigogne noire (Ciconia nigra) commence à se faire un nom dans nos campagnes. Sa cousine est blanche et noire tandis qu’elle est noire et blanche avec toujours ce long bec et ces grandes pattes rouge, caractéristiques de cette famille.
Son retour en tant que nicheuse remonte avec certitude à 1997, avec les premiers nids trouvés dans les Ardennes, puis 1999 en Haute-Marne. Actuellement une petite quinzaine de couples se reproduit en Champagne-Ardenne soit 30 à 50 % de la population nationale. La Cigogne noire choisit pour nicher des arbres imposants, principalement des chênes ou des hêtres, situés dans des grands massifs forestiers de la région. Piscivore, la présence de nombreux ruisseaux et petites rivières aux alentours du nid (environ 10 km à la ronde) est indispensable à son installation.
Des regroupements remarquables sur nos zones humides
Les premiers oiseaux arrivent dès février, de manière discrète, s’installant rapidement sur le territoire de l’an passé. La ponte se déroule en mars et les premiers jeunes s’envoleront trois mois plus tard. Leur dispersion est alors spectaculaire avec des oiseaux pouvant prendre des directions totalement opposées et se retrouver à plusieurs centaines de km en quelques jours. La migration post-nuptiale est plus démonstrative et depuis une quinzaine d’années d’importants regroupements de plusieurs dizaines d’oiseaux sont remarqués sur les grands lacs de Champagne (Forêt d’Orient et lac du Der) fin août et début septembre. Ce phénomène, unique en France, permet d’observer des oiseaux, venus de Belgique, de République Tchèque, mais aussi d'Allemagne et de Pologne, qui profitent de la lente baisse des niveaux d’eau découvrant de vastes vasières et herbiers où elles se nourrissent.
Christophe Hervé