Rapace nocturne méconnu, le Hibou des marais (Asio flammeus) ou Brachyote est un nicheur rare et localisé dans nos plaines et vallées. Il niche au sol, principalement dans les prairies, jachères et friches. La reproduction est tardive avec des jeunes (jusqu’à 4 ou 5) s’envolant fin juin début juillet.
C’est un nocturne « assez diurne » et il n’est pas rare de voir des Hiboux des marais en plein jour et principalement en fin de journée. Les Campagnols des champs sont ses proies favorites (le plus souvent au moins 90 % de son régime alimentaire).
On peut le confondre avec son célèbre cousin le Hibou moyen Duc et comme lui c’est un as du camouflage. Le plumage du brachyote est brun chamoisé avec des stries noires sur la poitrine, Le ventre et son dos. Les ailes et la queue sont striées. La tête apparaît ronde car les fameuses « oreilles » des hiboux sont peu prononcées chez lui. Une chose est certaine, on ne peut oublier le regard profond
d’un Hibou des marais avec ses yeux jaunes cerclés de noir.
Des regroupements invasifs hivernaux
Dès septembre, on peut observer les premiers migrateurs car la brachyote est connue pour être le rapace nocturne le plus voyageur. Certains hivers, poussés par la faim, ce sont des centaines d’oiseaux plus nordiques qui sont observés dans nos plaines avec parfois des groupes de plusieurs dizaines d’individus se regroupant en dortoirs (le plus souvent, posés au sol dans des végétations herbacées non fauchées). Camouflés dans des herbes sèches, ils s’envolent alors à seulement quelques mètres des observateurs. Peu farouches, ils peuvent même se reposer quelques dizaines ou centaines de mètres plus loin. Ces hivernants repartent en mars, parfois début avril. Certains resteront même nicher et c’est logiquement suite à ces invasions hivernales, que l’on note les meilleures années de reproduction.
Christophe Hervé