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Le cygne de Bewick (Cygnus bewickii) est un visiteur hivernal. C'est le plus petit des trois cygnes que l'on peut observer dans notre région. C’est d’ailleurs pour cela qu’il était appelé autrefois le « Cygne nain ».

Il doit son nouveau nom au naturaliste anglais Thomas Bewick (1753-1828) qui s’est rendu célèbre par ses gravures animalières.

Plus trapu que le cygne chanteur, le cygne de Bewick se distingue également de "notre" cygne tuberculé par la forme et la couleur de son bec. En effet, ce dernier ne présente pas de petite excroissance comme celle qui a donné son nom à son congénère. De couleur orange chez le tuberculé, le bec du Bewick est jaune à la base et noir à la pointe. Cette bicoloration est spécifique d’un individu à l’autre.

Couple uni à vie

Nordique, le cygne de Bewick passe le printemps et l’été en Sibérie arctique pour s’y reproduire. Trois à cinq œufs sont pondus. L’incubation dure un mois, les parents nourrissent ensuite les jeunes durant une quarantaine de jours après l’éclosion. La migration débute en septembre et l’espèce apparait dès la fin du mois d’octobre dans notre région. Les premiers individus sont généralement observés sur le lac Amance dans l’Aube puis sur le lac du Der et sur la Réserve naturelle nationale de l’étang de la Horre (la Champagne-Ardenne est le 1er site d’hivernage de l’espèce en France). Plusieurs dizaines d’individus passent ainsi l’hiver sur ces principaux plans d’eau, les effectifs augmentant en cas de vagues de froid.  Basculant leur tête dans l’eau peu profonde, les Bewick vont brouter les plantes aquatiques améliorant l’ordinaire de quelques invertébrés. Si le couple reste probablement uni à vie, parents et jeunes de l’année se séparent au printemps suivant. La longévité de l’espèce est estimée à 20 ans à l’état sauvage.

Étienne Clément